Lorsque nous avons décidé de créer cette page, qui vient en amont des deux onglets « Ecole maternelle » et « Ecole élémentaire », nous pensions qu’il serait facile de la renseigner de façon régulière et actualisée. L’idée était d’y écrire des généralités sur l’Ecole, pas seulement celle de Vic, ou sur l’Education Nationale. Nous avons tardé à le faire, par manque de temps parfois, c’est vrai, mais ne nous cherchons pas d’excuse, par manque d’imagination aussi.
Alors puisqu’il faut bien commencer, et même si elle concerne plutôt l’Ecole élémentaire, voici une belle histoire, belle comme beaucoup d’histoires d’enfants, mais riche aussi parce qu’elle pose la question de la diffusion de l’information, de la façon dont on la reçoit, selon la lecture qu’on en fait.
A l’issue de la lecture d’un livre, les jeunes élèves vicois se sont posé une question, ont voulu en savoir plus, peut-être pour finalement » en avoir le coeur net », et, dans le doute, ils ont décidé décrire à l’auteur du livre … qui leur a répondu.
Les idées qui peuvent permettre de faire évoluer cette page, dans un souci de transmettre une information positive sur l’Ecole laïque, que nous aimons et que nous défendons, sont les bienvenues.
Roger LABBE
Conseiller municipal, délégué à la Communication
S.O.S. POUR UN CHEVREUIL
En début d’année, les élèves de CE2-CM1 ont travaillé sur le roman « SOS pour un chevreuil » de Roger Judenne. Cet écrivain, ancien instituteur, a écrit de nombreux romans pour enfants et adolescents et a travaillé avec d’autres auteurs très connus dans le milieu de la littérature de jeunesse tels que Philippe Barbeau. « SOS pour un chevreuil » raconte l’histoire d’un jeune garçon, Julien, qui recueille un faon dont la mère a été tuée. Il se met en tête de l’adopter et de l’élever. Julien vit en cachette aux côtés de ce petit faon jusqu’à ce que son secret ne soit dévoilé et qu’une terrible partie de chasse ne soit organisée dans la forêt voisine… A la fin du livre, les jeunes lecteurs n’ont pas réellement su ce qui arrivait au faon et plusieurs interprétations se sont confrontées en classe lors d’un débat littéraire riche et très animé. Un élève a alors proposé d’écrire à l’auteur pour en savoir davantage sur ses intentions réelles. Les enfants ont rédigé leur lettre peu avant les vacances de Noël et c’est une belle surprise qui les attendait à la rentrée : Roger Judenne leur avait répondu ! Un colis contenant des livres et une lettre leur était adressé. Dans sa lettre l’écrivain a expliqué aux enfants le parallèle qu’il avait fait entre l’histoire de Julien et une anecdote de sa propre enfance. Il nous a également parlé de son métier d’écrivain et des différentes façons de finir une histoire, en laissant au lecteur la possibilité d’interpréter les dernières lignes, ou pas. Bref, pour chacun des élèves, la lecture de la réponse tant attendue fut un grand moment de joie !
Bonjour à vous tous, les CE2-CM1 de l’école Bernard Malgoire.
Je ne connais pas votre village, mais son nom est joli : Vic la Gardiole. J’imagine que vous vivez dans une belle région, avec un climat très agréable, surtout en hiver. Moi, j’habite beaucoup plus au nord et, en ce moment, nous avons de la neige. Mais c’est bien aussi. En tout cas, c’est agréable d’écrire quand les flocons dansent devant la fenêtre.
Merci d’avoir lu « l’enfant-chevreuil » et de l’avoir aimé. Ecrire des histoires, c’est un travail très solitaire et, une fois les livres publiés, on ne sait jamais qui les lit, ou très rarement. Alors, votre lettre m’a fait plaisir.
Quand j’avais votre âge, j’habitais à la campagne. Un jour, j’ai trouvé un tout petit renardeau orphelin. Sa mère avait été tuée par des chasseurs qui détruisaient les terriers de renards parce que, à l’époque, on craignait une épidémie de rage, une maladie terrible qui est transmise par les renards. Bien sûr, je voulais l’élever et m’en faire un ami. Un renardeau peut s’apprivoiser comme un chien. Mais mes parents n’ont pas voulu parce que c’était très dangereux pour moi. Cet animal pouvait être porteur du virus. Alors, un matin, mon père m’a dit qu’il l’avait relâché dans les bois …
Vous voyez la ressemblance avec l’histoire du chevreuil ? Un animal qu’il est impossible de posséder mais qu’un enfant se met en tête d’élever ?
Il y a deux façons de finir une histoire :
– Une fin fermée. C’est quand il ne peut plus rien se passer et qu’on ne se pose aucune question quand le livre est refermé. Par exemple, dans Cendrillon. Elle se marie et tout finit bien. Et après ? Ben, après rien … Elle est mariée, elle est heureuse, et puis c’est tout.
– Une fin ouverte. C’est le contraire. On se pose des questions après que la dernière ligne ait été lue.
Dans l’Enfant-Chevreuil, la fin est ouverte. Le chevreuil est-il mort ? J’ai envie de vous dire : « A vous de le décider ».
C’est quoi, être mort ? Est-ce quand le cœur de l’animal ne bat plus ou bien quand personne ne pense plus à lui ? Relisez les dernières lignes. Il y a un coup de fusil. Les choses ne sont que suggérées mais on devine que l’animal est touché. Il est donc mort. Mais Julien continue à penser à lui et à l’aimer. Alors, il n’est pas mort puisqu’il vit toujours dans le cœur du garçon.
C’est un peu pareil dans nos familles. Les vieilles personnes meurent un jour. On n’y peut rien, c’est comme ça. Mais on se souvient longtemps après de son très, très, vieux Papy et on continue à penser à lui et à l’aimer. Alors, il n’est pas vraiment mort puisqu’il est toujours dans notre cœur.
J’ai écrit beaucoup de livres, pour enfants, pour adolescents, pour adultes. Tapez mon nom sur interne, vous verrez. Je vous en envoie quelques uns.